« la competitivité de la ferme France »

le Sénat avait voté en juillet un texte sur la compétitivité de la ferme France…. ce texte devait faire l’objet d’une loi qui serait voté à l’Assemblée Nationale. C’est curieux, le contenu de ce texte correspond à ce que la FNSEA vient d’obtenir: Finit les contraintes environnementales, l’eau à disposition de l’agriculture autant que de besoin…

J’espérai un accord une convergence possible, il n’en est rien ! la FNSEA a obtenu ce qu’elle désirait, elle rentre dans ses fermes.

Les apiculteurs en colère….

La colère des agriculteurs semble passée… Ils ont obtenu la détaxation de leur carburant, des avantages sur les droits de succession, des promesses d’application d’Egalim… Et enfin, pot aux roses, ils ont obtenu la mise en berne du plan Ecophyto ! Pas difficile de le mettre en berne car depuis 2008, les plans Ecophyto I, II et II+, à savoir une réduction de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2030 et de sortir du glyphosate, n’ont jamais été obtenus. L’utilisation de produits phytosanitaires s’est au contraire accrue depuis 2008.   La revendication en vue d’obtenir que les produits importés soient soumis aux mêmes règles que celles auxquelles doivent se soumettre les agriculteurs en France est juste et les apiculteurs souhaitent également cette application.  Il n’est pas certain que les agriculteurs (surtout les petits agriculteurs et ceux de l’agriculture biologique) aient gagné, mais ce que je sais c’est que l’apiculture a beaucoup perdu.

Les contraintes environnementales allégées pour l’agriculture, cela veut dire :

  • Dégradation de l’environnement : en Europe nous avons perdu entre 70 % et 80 % des insectes, ce n’est visiblement pas assez pour certains qui veulent en tuer davantage. Sans les insectes il n’y a plus de pollinisation et c’est notre souveraineté alimentaire qui est remise en cause.
  • Disparition des jachères : c’est la disparition de surface jouant un rôle écologique essentiel. Pour les pollinisateurs et nos abeilles, ce sont souvent des zones contenant des plantes mellifères très utiles pour la diversification des ressources.
  • Allégement de la réglementation sur les haies : c’est la perte d’un habitat essentiel à la survie de nombreuses espèces sauvages, c’est aussi la remise en cause de la régulation des ressources en eau et du stockage du carbone. Plus de 20000 km de haies disparaissent encore chaque année.
  • Moins de contraintes pour les zones humides et les tourbières qui sont pourtant des zones importantes pour le cycle de l’eau, des puits de carbone et des refuges de biodiversité.
  • Pour la santé humaine, davantage de produits phytosanitaires c’est davantage de risque de cancer, de lymphome, de maladie de Parkinson de perturbations endocriniennes, de troubles thyroïdiens et de pertes de fertilité !
  • C’est la Biodiversité qui a perdu !

La colère des apiculteurs n’est pas passée. Ce sont eux qui en élevant leurs abeilles entretiennent le capital de pollinisation au bénéfice de tous alors que la France est déficitaire en ce domaine.

Les collègues professionnels qui vendent en vrac leur production, subissent la concurrence déloyale des importations de miels, souvent de très médiocre qualité, voire frauduleux. Ils sont aussi en colère !

Ce n’est pas en abaissant la réglementation environnementale que l’on résoudra les problèmes de l’agriculture française et européenne, bien au contraire. Et ne pas oublier que l’agriculture est multiple, avec des productions diverses dont le miel et autres produits de la ruche font partie.

Gérard Bernheim
Président de la Fédération des syndicats apicoles de Seine et Marne

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